Les archives du Montreux Jazz Festival

En 1967, Claude Nobs, René Langel et Géo Voumard inauguraient la première édition du Montreux Jazz Festival. Dès les premières éditions, chaque concert est enregistré avec des technologies de pointe afin de préserver la mémoire de ces moments éphémères. Au fil de ces nombreuses éditions, pléthore de musiciens ont donné vie à un répertoire en grande partie improvisé. Pour assurer la pérennité de ce vaste patrimoine, c’est vers l’EPFL que le Festival se tourne en 2007 afin de mettre sur pied une vaste campagne de digitalisation des archives : le « Montreux Jazz Digital Project ». Aujourd’hui, le Centre d'inovation dans les patrimoines culturels (anciennement Metamedia Center) de l’EPFL continue son travail de traitement des documents avec 14'000 bandes pour 4'300 concerts (46'000 chansons, 17'000 artistes, 11’000 heures de vidéo, 6’000 heures d’enregistrements audios) et plus de 100'000 photos. En 2013, cette gigantesque collection a été inscrite au registre de la « Mémoire du Monde » par l’UNESCO, soulignant ainsi l’inestimable valeur de ces archives. La Fondation Claude Nobs est créée également cette année-là pour en garantir la sauvegarde à long terme.

Ce cours propose d’étudier le vaste répertoire musical conservé dans les archives du Montreux Jazz Festival pour aboutir à la rédaction d’un travail en groupe (ou individuel) sur un sujet lié à cette thématique.
- Le premier semestre s’organise autour de séminaires : a) histoire du Montreux Jazz Festival (contexte, développement, enjeux sociaux, etc.), études de cas b) acquisition des outils de bases (méthodologie, construction d’une bibliographie, définition de la problématique, etc.) nécessaire aux études en sciences humaines. Des séances de travaux pratiques en classe, en bibliothèque ou dans les archives sont prévues afin de définir les sujets de recherches et d’entamer le travail d’analyse et de traitement des sources.
- Le second semestre est entièrement dédié à la recherche et à la rédaction des travaux autour des sujets définis durant le premier semestre.
De nombreux axes de recherche émergent de l’analyse des archives du Montreux Jazz Festival proposant des approches variées : historiques, statistiques, anthropologiques, sociologiques, technologiques, esthétiques, etc. Les thématiques sont larges comme par exemple :
1) Quelle est la place de certains titres (par exemple Summertime) dans le répertoire du Festival ?
2) Combien de groupes (ou artiste) américains, sud-américains, scandinaves, etc. se sont produits à Montreux et à quelle fréquence ?
3) Comment et depuis quand d’autres genres musicaux (en dehors du Jazz) ont-ils intégré la programmation (musique ‘‘classique’’, musique du monde, etc.) ?
4) Que peut-on dire de l’instrumentarium des artistes qui se sont produits sur les scènes ?
5) Comment les codes de mise en scène ont-ils évolué au fil du temps ?
6) De quelle manière le Festival a-t-il exploité les tendances musicales d’une époque donnée (la ‘‘Beatlemania’’, la vague du disco, etc.) ?
7) Quel type de public assiste au Festival ?

8) Quelles sont les propriétés acoustiques des salles du Festival ?
9) De quelle manière filme-t-on la musique ?
10) Quelle est la fréquence de certains artistes sur la scène du Festival (Miles Davis, Prince, etc.)?
11) Quelle est la place du saxophone (ou autres instruments) dans la programmation du Festival ?
13) Etudier la présence d'une formation instrumentale en particulier
14) Etudier le travail d'un photographe du Festival
Chaque étudiant (ou groupe) est libre de proposer une approche personnelle, les sujets sont ensuite discutés et validés par les enseignants.