Habiter la ville productive. La séparation entre espace domestique et lieux de la production est une réalité relativement récente dans le temps long de l’histoire de l’habitation, qu’il importe aujourd’hui de réinterroger. En particulier, le débat émergeant sur la “ville productive” invite à négocier de concert l’affirmation de l’espace de production dans la sphère de l’habitat, et l’hypothèse de nouvelles habitabilités au sein d’environnements construits considérés jusqu’ici inadéquats. Les enjeux de ce décloisonnement sont multiples et interviennent à des niveaux variés, autant sur le plan normatif et spatial, que culturel, social ou économique. En particulier, l’entrée architecturale et typo-morphologique invite à se saisir de nouveaux imaginaires, en marge d’une culture bien enracinée et encore trop binaire des rapports entre logement et travail, et plus largement, entre l’individuel et le commun.